Eh oui, tournant en rond dans la carrée, j'ai décidé d'aller au Musée de la Vie Bourguignonne à Dijon pour voir une exposition temporaire qui pour nous les brodeuses est un véritable trésor : LES
COIFFES EN BOURGOGNE.
Ce musée expose plus d'une soixantaine de coiffes bressannes et mâconnaises. Ces coiffes étaient un véritable trésor car elles nous livrent de précieux indices sur les savoir-faire comme la
dextérité des brodeuses ou l'ingéniosité des repasseusses.
Par exemple, le patron de certaines coiffes mâconnaises peut être composé de 1 à 6 parties selon le modèle. De plus, lorsque la coiffe devait être lavée, il fallait découdre la dentelle qui
ornait la coiffe puis la recoudre pour le repassage. 1 cm de dentelle avait 22 plis. Le travail de la repasseuse était très minutieux avec les fers à franger ou à denteller mais aussi avec la
technique du paillage (à l'aide de tige de paille).
De plus, ces coiffes sont également un véritable langage des âges de la vie et de la position sociale : se coiffer c'est aussi communiquer.
Quelques petites anecdotes :
Les bonnets pour les garçons qui le portaient jusqu'à l'âge de 4-5 ans étaient d'une élégance avec plein de broderies et de dentelles (les bonnets pour les filles étaient beaucoup plus sobres :
c'est peut-être pour cela que mon fils passe beaucoup de plus de temps à la salle de bain, pourtant il ne portait pas de coiffe LOL).
Les filles, quant à elles, portent la coiffe pendant toute leur enfance mais aussi tout au long de leur vie. Une fille même la femme, à l'époque, ne devait pas montrer sa chevelure lorsqu'elle
sortait car la chevelure était considéré comme une marque de séduction.
Jusqu'à 25 ans, les coiffes des jeunes filles étaient ornés d'un ruban rouge (ce code signalait aux jeunes garçons que le coeur de la jeune fille était à prendre).
A partir de 25 ans, si la jeune fille n'était pas marié, le ruban devenait la même couleur que celui d'une femme mariée. Eh bien, il était bien difficile pour cette jeune fille d'avoir un
mari.
La coiffe pouvait être ornée de plusieurs rangs de dentelles (un rang de dentelle correspondait à environ 20 000 francs de dots : alors imaginez 6 rangs de dentelles qui ornaient une
coiffe...).
Comment reconnait-on une coiffe mâconnaise à une coiffe bressanne ?
Au repassage.
Une coiffe mâconnaise a la forme carrée.
Une coiffe bressanne a la forme carrée arrondie et elle est plus grande.
En résumé :
Une visite guidée d'une heure au coeur des coiffes très intéressante et très enrichissante (un immense merci à la guide qui nous a permis de voir cette exposition dans une ambiance agréable).
Merci à Mr Perrin De PUYCOUSIN, donateur de plus de 800 coiffes mâconnaises et bressannes.
De fil en aiguille, la coiffe n'en finit pas de se laisser découvrir et nous invite dans l'élégance.
Visite de cette exposition jusqu'au 22 février 2010.